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A deux kilos du Bonheur

J’ai une confidence à vous faire …

Un jour, pas si lointain, j’ai été à 2 kilos du bonheur. Un jour, j’ai laissé ce chiffre sur la balance me dicter si je pouvais être heureuse ou non ! Ce chiffre était mon sésame pour entrer dans la cour des personnes qui avaient le droit à une vie heureuse, légère et où la beauté du corps serait le Saint Graal !

Je vais vous raconter ce que j’ai vécu. Pas pour vous faire pleurer. Pas non plus pour me faire plaindre. Et encore moins par voyeurisme.

J’ai seulement l’intuition que je ne suis pas la seule à avoir ressenti ça et que beaucoup de femmes en souffrent ! Particulièrement dans nos sociétés occidentales.

Petite j’ai toujours eu des formes.

Certes, je n’ai jamais fait partie des filles filiformes, mais je n’étais pas non plus en surpoids. J’ai toujours été gourmande et pris du plaisir à manger. Mon alimentation n’a jamais eu de caractère pathologique. Mon enfance et mon adolescence ont été bercées par un environnement bienveillant, au sein d’une famille aimante et protectrice et entourée de vrais amis tout aussi présents.

Vers 21 ans, entre l’emménagement avec mon compagnon de l’époque et la nourriture post-étudiante, je commence à prendre quelques kilos et décide, avec mon compagnon, de faire mes premiers régimes. Nous sommes passés par diverses techniques, toutes aussi infructueuses les unes que les autres, dont la fameuse soupe au chou ! Nous jetons finalement notre dévolu sur un régime que je ne citerai pas ici (pour ne pas en faire la publicité). Sa grande teneur en protéines animales, ses restrictions drastiques et le cadre horaire imposé étaient très loin de l’école de la liberté. Voire relevaient d’une pratique presque sectaire !

J’ai donc commencé ma vie d’adulte avec des idées très précises sur ce que j’allais manger, quand j’allais manger et surtout en quelles quantités ! Aucune place aux envies et à la spontanéité ! Non, j’exagère : 1 à 2 fois par semaine, j’avais le droit de faire des écarts proches de l’orgie alimentaire. Bref, un aller simple vers la crise boulimique !

La nourriture est devenue une obsession, j’y pensais du matin au soir. Avec l’expérience, j’ai appris que ce comportement obsessionnel s’appelle l’orthorexie.

Les choses ont empiré quand mon compagnon a posé sur mon corps un regard critique, avec une exigence de perte de poids !

J’en arrive alors à vouloir obtenir ce Pass vers le bonheur. Dans ma tête, je n’ai plus qu’une seule alternative : perdre ces 2 kilos pour être aimée. A ce moment-là, il est évident que je ne m’aime plus et que j’ai perdu toute confiance en moi. Je suis dans la comparaison de toutes les femmes et filles que je croise dans la rue. Les plus rondes, je ne les regarde pas. Les plus minces, je les envie !

J’entre progressivement dans la course aux calories. Ce « merveilleux » régime entamé quelques années auparavant propose alors une méthode « Booster » pour perdre du poids encore plus rapidement. C’est parfait, je suis la candidate idéale, dixit mon Jules !

Je ne ménage pas mes efforts et j’ajoute un peu de sport là-dessus. Enfin beaucoup de sport, beaucoup trop pour la non-sportive que j’étais !

Cerise sur le gâteau, je me forme aussi en nutrition, histoire d’être sûre de réussir. Je doute tellement de moi que je suis convaincue qu’il me manque une connaissance théorique pour venir à bout ces deux kilos !

Et là, mon cerveau s’emballe. Je fais chauffer la balance et les baskets. Coach sportif, course à pied à outrance, salle de sport…. Et même des sorties running après mes tournées d’infirmière de nuit !

Tout était bon pour perdre quelques calories supplémentaires. Je pouvais monter sur la balance des dizaines de fois par jour (au lever, au coucher, avant et après mes séances de sport, avant et après avoir été aux toilettes, avant et après avoir bu un verre d’eau…).

Mon poids, lui, s’était arrêté de descendre, bizarrement ! Forcément, il y a quelque chose que je ne devais pas faire normalement !

Je ne prenais plus de repas du soir, à tel point que mes enfants, encore aujourd’hui, me demandent si je dîne avec eux ! Quel gâchis et quelles privations de doux moments de partage avec mes garçons…. Et quel mauvais exemple en termes de transmission et de relation à la nourriture !

Signal supplémentaire qui aurait dû m’alerter : je n’avais plus mes règles ! Et même moi, l'infirmière spécialisée en nutrition, je ne comprenais pas pourquoi. Ou je ne voulais pas comprendre ?

Sur le papier, tout allait bien, mon poids était dans les normes : je n’étais ni anorexique d’un point de vue de l’IMC (j’ai fait au plus bas 49 kilos pour 1m61 !), ni en surpoids.

Je n’ai pourtant jamais réussi à atteindre l’objectif fixé par mon compagnon. J’ai compris que mon corps n’était pas d’accord pour accepter son exigence. Et qu’au-delà, il y avait sans doute quelque chose à explorer du côté de ma relation amoureuse…..

J’ai pris la décision de me séparer et de commencer un travail de reconstruction, qui a duré plus de 4 ans.

J’ai continué le sport par plaisir, j’ai arrêté les régimes, j’ai consolidé petit à petit ma confiance en moi. J’ai aussi rencontré un homme au regard bienveillant, qui m’aime telle que je suis. Et qui ne supporte pas de me voir me dénigrer physiquement (car cela m’arrive encore de façon épisodique).

Aujourd’hui, avec le recul, je trouve ça dingue d’avoir fait de ma balance un guide ! D’avoir refusé des invitations sous peine de grossir ! D’avoir risqué de m’isoler ou de tomber dans la maladie à cause d’un chiffre ! Et de n’avoir pas su écouté mon corps, mon plus fidèle allié.

J’aurais tellement aimé rencontré la Cuisine Thérapie© plus tôt, pour gagner en temps, en énergie, en liberté. Ce que m’a appris la Cuisine Thérapie©, c’est qu’il n’existe aucun guide au-dessus de soi et que chacun est l’expert de son propre corps. Nous avons en effet en nous toutes les ressources nécessaires pour avancer dans ce monde avec sérénité. J’ai découvert par exemple des notions comme l’alimentation intuitive et l’alimentation en pleine conscience, qui sont des ressources essentielles pour ceux et celles qui vivent un conflit avec la nourriture.

Au-delà, l’apprentissage de la relation d’aide et notamment l’invitation à porter un regard bienveillant m’a permis de me regarder avec plus de douceur, d’apaiser mes conflits, et même de réussir à remercier cette enveloppe corporelle si précieuse.

J’ai appris qu’on pouvait être heureux en mangeant, en bougeant. Que c’est très important pour notre équilibre et que l’obsession n’est pas saine ! Et plein d’autres choses encore que j’aurai à cœur de partager avec vous grâce à la Cuisine Thérapie©.

Si vous souhaitez échanger sur ce sujet, je serai heureuse d’en parler avec vous .


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